Sovok - Cédric Ferrand



Genre : science-fiction, anticipation, uchronie
Édition : Les moutons électriques 2015

Histoire :
Moscou, dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique, entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des Russes. Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne.

Et puis un soir, on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir lui apprendre les ficelles du métier.

Extrait 1 :
Manya charge Méhoudar comme une bête de somme. Le pire, c’est le juguleur, qui pèse une tonne et qui lui cogne dans les reins. Il sait bien ce que c’est, il en a déjà vu à l’œuvre. Même s’il ignore comment l’appareil fonctionne concrètement, il sait qu’il sert à éteindre une prothèse quand un organe artificiel se détraque et se met à s’emballer. En convalescence, Méhoudar a vu un pauvre type dont le poumon électromécanique s’était déréglé et qui gonflait et dégonflait la cage thoracique du patient à un rythme de plus en plus effréné. Si la victime n’avait pas été à l’hôpital lors de l’incident, elle aurait hyperventilé jusqu’à en perdre conscience, et se serait noyée dans son bain ou serait tombée dans les escaliers comme un sac de patates. Le bruit de soufflet, déjà pénible en temps normal, était devenu risible, avec ses accents de bandonéon possédé par le diable. Le bougre à qui on avait greffé ce mécanisme vivait depuis dans l’angoisse que son poumon soit repris d’une crise de zèle, qui le laisserait haletant.

Extrait 2 :
Le mari n’a pas bougé, il est toujours bien sagement assis, plus embêté qu’autre chose. C’est Manya qui le fait sortir de ses pensées en parlant très près de ses prothèses auditives. Car il n’a pas d’oreilles, juste deux pièces de métal rondes percées de douzaines de trous et greffées à même le crâne. Quand elle s’adresse à lui, il est plusieurs fois obligé de régler la sensibilité de son appareillage en tournant une petite molette.

Verdict :
Sovok est ce genre de livre qui flirt avec les genres et à l'ambiance très particulière que l'on se souviendra longtemps.

Nous suivons ici un groupe de 3 urgentistes à bord de leur ambulance à lévitation pendant une semaine au fil des heures d'interventions dans un Moscou Futuriste mais aussi sale, délabré et livré à lui même.

Nos 3 personnages sont excellent et on des personnalité bien trempées, les perso secondaires aussi.
Le décors est lui aussi très bon, presque flippant tellement on se demande si un jour nos grandes ville finirons comme celle ci, ce qui est plausible vu qu'on est pas loins de la réalité mais en pire.

Le scénario est bien ficelé et on prend plaisir à parcourir ce livre (même s'il passe très (trop ?) vite).
Nos ambulanciers urgentistes n'on pas de qualification de médecine (ça fait peur) et font tout à l'arrache, ou du moins avec les moyens du bord pour intervenir sur des situations étranges ou pathétiques, voir glauque comme des euthanasie, soigné des plaies lors de manifestations, décoincer les cheveux d'une femme coincées dans les marches d'un escalator ou encore soigné le pauvre gars qui à fait exploser son alambic amateur par mégarde !!

Un roman d'anticipation que je conseillerais à tous les fans du genre SF réaliste (mais pessimiste).
Par exemple ceux qui ont aimés l'ambiance de Blade Runner.

Ma note 3/5 ▪️▪️▪️▫️▫️

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